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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 11:03

Jésus berger, Jésus bon pasteur

Pour certains cela fait penser à ces images pieuses qui hésitaient entre un Jésus en pate de guimauve et un Jésus en sucre d’orge, langoureux, intemporel, champêtre et un tantinet écolo, avec des brebis tellement bien peignées qu’on les croyait sortie de chez la coiffeuse.

Quittons définitivement ces images dénaturées et redonnons à l’image du berger et de ses brebis son enracinement humain et sa vigueur biblique.

 

Le berger c’est l’homme sans frontière, le nomade, l’homme de la vigilance et du soin de son troupeau.

Et dans cet extrait de l’Evangile de Jean, Jésus le berger nous apprend trois choses sur ses brebis:

*mes brebis écoutent ma voix

Ce qui définit la brebis, c’est sa capacité à entendre la voix du Seigneur. Dans cette expérience, elle découvre qu’Il la connaît, lien personnel, intime et amoureux.

*il faut que je les conduise

Ce qui caractérise la brebis, c’est sa capacité à se laisser guider par le Seigneur. Dans cette expérience, elle découvre qu’Il lui donne la vie, passage de la haine à l’amour, de la mort à la vie.

*je donne ma vie pour mes brebis

Ce qui est le devenir de la brebis, c’est sa capacité à l’espérance. Dans cette expérience, elle se découvre dans la main du Seigneur.

 

Parler des disciples comme des brebis, ce n’est pas en faire des moutons de Panurge, troupeau bêlant qui avance sans savoir où il va!

Reprenons les 3 phrases de Jésus.

*mes brebis écoutent ma voix

Ces hommes et ces femmes, ces disciples, savent faire taire  les bruits parasites d’autosatisfaction ou d’autosuffisance. Ils ne sont ni blasés ni sourds mais savent tenir une oreille attentive, celle qui dans la voix discerne l’intention, celle qui dans l’expression reconnait la personne. Brebis futées, brebis en quête, brebis en attente.

Par le baptême, nous sommes entrés dans le Peuple à qui Dieu parle, dans le Peuple qui donc doit écouter! Ecouter ce n’est pas seulement entendre, c’est aussi accueillir la parole, en vivre, lui donner chair.

Voila le premier appel de notre baptême: être des auditeurs, des traducteurs, des interprètes de la Parole.

 

*il faut que je les conduise

Ces hommes et ces femmes, ces disciples sont des nomades, jamais définitivement installés. Ils ne sont ni enfermés dans des ghettos, ni craintifs devant les chemins à emprunter, mais ils savent que leur vie est cette transhumance qui les mène vers la liberté, cet exode qui est tout à la fois, sortie de soi, sortie de ses enfermements, de ses sécurités et de ses peurs.

Par le baptême, nous sommes entrés dans le Peuple que Dieu conduit, dans le peuple qui donc marche et avance! Marcher et avancer ce n’est ni reculer ni faire du surplace. C’est faire une Pâques, un passage avec et à la suite de Jésus.

Voila le second appel de notre baptême: être de ceux dont le Christ est le guide.

 

*je donne ma vie pour mes brebis

Ces hommes et ces femmes, ces disciples, connaissent jusqu’où est allé leur berger: il a traversé la solitude, le combat, jusqu’à la mort par amour. Et la trace qu’il a laissé, son empreinte, c’est sa mort et sa résurrection. Sa vie donnée par amour, par passion, par fidélité à son Père, à sa mission, à l’humanité.

Par le baptême, nous sommes entrés dans le Peuple qui porte la marque du Christ, Peuple qui porte la Croix, signe de ce don que le Christ a fait de toute sa personne.

Voila le troisième appel de notre baptême: être à l’image, à la ressemblance du Christ pour notre monde, donnés à Dieu et aux autres.

 

mes brebis écoutent ma voix

Il n’est jamais trop tard pour se laisser envahir par la voix du Christ.

il faut que je les conduise

Il n’est jamais trop tard pour nous mettre en route à sa suite.

je donne ma vie pour mes brebis

Il n’est jamais trop tard pour commencer à lui ressembler.

 

Puissions nous reconnaitre sa voix,

prendre sa route

et nous donner à Dieu et aux autres.

Là est l’acte de notre foi.

L’apôtre Jean nous avertit: Dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous sommes ne parait pas encore clairement.

 

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14 avril 2024 7 14 /04 /avril /2024 12:41

Lc 24, 35-48

C’est bien moi dit Jésus

Après sa résurrection, le Christ ressuscité n’apparait pas aux apôtres sur un petit nuage avec auréole, halo lumineux, angelot joufflu et je ne sais quoi d’autre en pate de guimauve. Un trait marque les récits évangéliques : c’est son caractère de simplicité et de familiarité. Jésus apparait naturel, accessible, parfois même incognito. Rien de médiatique ou de spectaculaire!

 

Pour l'évangile de Luc, la présence du Christ ressuscité se manifeste dans le contexte d'un rassemblement et d'un repas. Ce n'est pas une expérience que chacun vit isolément, juste pour soi et avec soi. Ce sont des rencontres fondatrices d’une Eglise en devenir.

Dans cette rencontre, quatre éléments ressortent, comme quatre étapes de la rencontre du Christ vivant.

1-L’initiative appartient au Ressuscité : Il surprend par une présence soudaine et inattendue. Mais souvenez vous il avait été mis au tombeau et avec lui, avaient été enterrés les espoirs des disciples. Et voila que Jésus donne aux disciples de faire cette expérience bouleversante: il est vivant, non un personnage mythique et lointain, non un beau principe ou des valeurs à vivre, mais un homme transfiguré par la résurrection.

2-Les hésitations des disciples:  stupeur, crainte, étonnement, doute, joie,.. Il est intéressant de noter les expressions de Luc pour dire ces sentiments contradictoires, cet enthousiasme, ces difficultés à entrer dans cette manière inédite, nouvelle, de rencontrer le Christ.

3-La reconnaissance : c’est-à-dire le nécessaire travail de l’intelligence qui dépasse les sentiments, les impressions et cherche le sens des choses. Ce travail se fait avec les Ecritures: temps d’approfondissement de la foi où se déploie la signification et la portée de la mort et de la résurrection de Jésus le Christ.

4-La mission: la rencontre du Christ ressuscité comprend un temps, qui n'est pas étranger aux trois autres mais les pousse à leur pleine réalisation: c'est l'étape du témoignage. La rencontre du Christ n'est pas qu'expérience personnelle et approfondissement de la foi, elle aboutit à une communication, à une transmission de ce qui a été vécu et du sens qui a été compris. Et c'est ce que les disciples feront par la suite.

 

Il en est encore ainsi aujourd’hui dans l’Eglise et dans notre vie.

 

L’initiative du Christ est toujours à l’œuvre: Nous le rencontrons, nous le reconnaissons ‘à la fraction du Pain’. Nous le rencontrons dans le partage de la Parole. Nous le rencontrons dans l’assemblée ecclésiale. Nous le rencontrons dans les différents sacrements. Nous le rencontrons dans notre engagement en faveur de nos frères et sœurs, démunis ou opprimés, dans chaque pardon reçu ou donné, dans notre lutte pour plus de justice et de vérité. Et aussi là où nous ne l’attendons pas!

Les hésitations et les difficultés des disciples d’hier sont aussi les hésitations et les difficultés des disciples d’aujourd'hui.

Certains cherchent le visage du Christ, le découvrent et en éprouvent un sentiment qui les comble ou les inquiète, mais ils en restent là. L'expérience forte qu'ils vivent accapare leur attention et ils restent concentrés sur leur expérience personnelle. D'autres sont engagés clairement au service de l'Évangile, ils travaillent fort, mais se retrouvent souvent à bout de souffle, écrasés par les tâches et services à assumer.

Mais parfois c’est nettement moins glorieux, c’est simplement la frousse, la fatigue, la tristesse, l’épuisement, le ‘à quoi ca sert?’.

Face à ces situations, l’évangéliste Luc nous rappelle qu'il n'y a pas de vie chrétienne possible sans expérience personnelle du Christ, sans découverte bouleversante, et sans travail plus en profondeur sur la richesse de sens et d'espérance que le Christ vient ouvrir.

Ce travail de reconnaissance se fait par l’écoute et la méditation de la Parole, sans aucunement perdre de vue notre monde, ses joies, ses angoisses et ses questions. La reconnaissance du Christ ne peut enfermer sur soi et ses premières réactions, elle ne peut avancer qu’en dépassant des sentiments confus, avancer en faisant usage de notre intelligence, avancer pour comprendre et servir la Bonne Nouvelle.

Car la rencontre avec le Christ conduit les disciples à devenir apôtres, à recevoir une mission. La mission n’est pas seulement une tâche à accomplir, elle est d’abord témoignage, communication, prise de parole, annonce que Dieu s’est fait l’un de nous, que notre vie a du sens, que la vie de Dieu peut devenir notre vie. De cela nous sommes les témoins. Jour ordinaire, ou jour un peu particulier  nous sommes invités à être acteurs et témoins de justice, de partage, de respect, de pardon, de vérité et de paix. 

 

C’est bien moi dit Jésus

C’est vous qui en êtes les témoins  

Où que nous soyons dans nos cheminements, souvent à reprendre car jamais terminés, la salutation du Christ au milieu de ses disciples, la paix soit avec vous, vient nous donner la confiance de poursuivre, de recommencer, d'aller plus loin.

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31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 11:10

Je ne vous apprend rien en vous disant qu’en cette année 2024, la Fête de Pâques se trouve à la date du 31 mars et que le lendemain, 1er  avril, rime avec plaisanterie et canular.

« Poisson d’Avril »: Cette locution attestée depuis 1691 a des origines obscures. Est-elle liée au temps du carême où l’on mangeait du poisson ? Est-elle un témoin de l’ancien début d’année ?  Le mot poisson serait-il une corruption du mot passion ? Tout cela sont des hypothèses.

 Mais en ce jour de Pâques revenons au poisson.   Mais pas au signe du zodiaque!

A ce dessin utilisé par les chrétiens du I° au IV° siècle qui était un code secret, un signe de reconnaissance; A l'époque révéler son identité de chrétien était risqué à cause de la persécution sociale et politique. La discrétion et la prudence étaient donc nécessaires.

Et ce mot en grec, ICHTUS, est un mot de passe, un acronyme pour une profession de foi.

5 lettres pour dire: Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur.

Ichtus, nom mystique du Sauveur, parce que lui seul a pu demeurer vivant, c’est-à-dire exempt de péché, au milieu des abîmes de notre mortalité, semblables aux profondeurs de la mer. Saint Augustin, La Cité de Dieu, XVIII, 23

Des mosaïques, des inscriptions, avec le poisson parlent du baptême ou de l’eucharistie.

 

Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur.

Jésus: cet homme dont l’Evangile nous livre des morceaux de vie (ses paroles, ses rencontres, son pays, son temps, ses gestes, sa naissance, sa mort)

Les chrétiens l’affirment

Christ: c’est-à-dire Messie, celui qui a reçu l’onction de Dieu pour une mission, celui qu’annonçaient les prophètes, celui qui accompli l’espérance d’Israël.

Mais plus encore ils le disent

Fils de Dieu: de même nature que le Père, consubstantiel, Dieu sur nos chemins

Et pour nous

Sauveur, qui nous tire hors du mal et de la mort, par sa vie, sa mort et sa résurrection.

Profession de foi avec un simple dessin même maladroit pour exprimer le cœur de la foi chrétienne. 

 

Aujourd'hui c’est cet Ichtus, ce Poisson des vivants, comme dit une épitaphe, qui nous convoque, qui nous invite à être son Eglise qui célèbre sa résurrection.

C’est lui qui réchauffe nos cœurs par les Ecritures, anciennes et nouvelles.

C’est lui qui fait de nous ses frères, petits poissons, qui renaissent dans la foi proclamée et l’eau du baptême et ce n’est qu’en demeurant en elle que nous sommes sauvés. (Tertullien, du baptême)

C’est encore lui que nous prendrons dans nos mains tout à l’heure pour qu’il nous nourrisse et nous envoie être ses témoins dans notre monde du XXI° s.

 

Parler de l’Ichtus, c’est aussi se souvenir que c’est en période incertaine d’un christianisme minoritaire et persécuté, que ce dessin est né: pour se reconnaitre, tisser des liens, dire sa foi. Ce temps des martyrs n’est pas fini pour certains frères chrétiens d’Orient, mais aussi d’Afrique ou d’Amérique latine. Être chrétien peut couter réputation, famille, maison, vie…. Hier comme aujourd'hui …  Mais soyons francs: ce n’est pas notre cas ! Même si nous aussi, sommes invités à être témoins, invités à aller dire le Christ et vivre de lui là où nous sommes, et que ce témoignage peut être accueilli par la raillerie ou l’indifférence. Mais souvenons nous comment l’Ichtus lui même fut accueilli !

 

Je laisse le dernier mot à Pectorius, un frère chrétien qui vivait à Autun vers 400. Par delà 16 siècles il s’adresse à nous en cette fête pascale en nous parlant du baptême et de l’eucharistie:

 

Ô race divine du Poisson (ICHTUS) céleste,

Reçois avec un cœur plein de respect

La vie immortelle parmi les mortels.

Rajeunis ton âme, dans les eaux divines,

Par les flots éternels de la sagesse qui donne les trésors.

Reçois l'aliment doux comme le miel du Sauveur des Saints,

Mange à ta faim, bois à ta soif,

Tu tiens le Poisson dans les paumes de tes mains.

Nourris-nous donc, Maître et Sauveur, avec le Poisson.

 

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31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 08:02

Nous célébrons la Pâques du Seigneur, son passage parmi les hommes et son passage vers le Père.

Et nous avons relu l’histoire de la famille des croyants.

 

Nous faisons mémoire avec l’auteur du livre de la Genèse, de cette nuit du chaos qui vit à l’œuvre l’amour créateur de Dieu : mettant de l’ordre dans le tohu-bohu il fait advenir à la vie toutes sortes de créatures.  Ce texte ne nous dit rien du comment cela s’est-il fait ? Il chante un Dieu débordant de vie, un Dieu qui donne place à côté de lui à des vivants, un Dieu qui aime les différences, la diversité, la pluralité. Cette création n’est pas encore finie, elle est en cours et parfois même elle va très mal. Dieu Créateur nous attend sur le chantier.

 

Nous faisons mémoire avec le livre de l’Exode, de cette nuit de l’oppression en Egypte qui vit à l’œuvre Dieu se constituant un peuple, en le faisant accéder à la liberté. Il chante un Dieu libérateur qui remet en les mains de son peuple la mission d’être à son tour libérateur. Nous n’en n’avons jamais fini de libérer et d’être libérés de la violence, de l’injustice ou de la haine. Dieu Libérateur nous attend sur nos chemins de vie.

 

Nous faisons mémoire avec le prophète Isaïe de la nuit de nos relations humaines marquées par la malveillance, qui voit à l’œuvre la gratuité du Dieu de l’Alliance. Il chante un Dieu provocateur qui appelle à quitter égoïsme et étroitesse, qui convoque à la conversion, qui attend un retour de l’homme. Nous n’aurons jamais fini de revenir vers Dieu, vers les autres et vers nous-mêmes. Il y a encore du chemin à parcourir. Le Dieu de l’Alliance nous espère.

 

Nous faisons mémoire avec l’apôtre Paul de la nuit présente dans nos vies, nuit de péché et de mort, de souffrance et d’échec, nuit que le Christ est venu partager. Il chante le Christ du Passage, celui qui ouvre une brèche dans l’horizon bouché, celui qui nous entraine avec lui. Nous n’avons jamais fini d’être baptisés, c’est-à-dire d’être vivants pour Dieu en Jésus-Christ.

 

Nous faisons mémoire avec l’Evangéliste Marc de cette pointe de l’aurore, en un premier jour de la semaine. Ce n’était déjà plus la nuit, mais pas encore le jour. Nuit des tristes souvenirs pour ces femmes venant au tombeau, c’est-à-dire retournant au passé. Nuit des questions et des frayeurs. Mais ce n’est qu’une fois entrées dans le tombeau, donc encore plus profond dans la nuit, qu’elles reçoivent une annonce : Christ n’est pas au passé ; Il vous précède. Le premier jour de la semaine commence à peine.

 

Frères et sœurs, en cette nuit de Pâques 2024, nous faisons mémoire de ce premier jour de la semaine qui revient tous les 7 jours. Ce jour chante le Christ notre compagnon de route.

En cette nuit,

L’eau sera mémoire de notre baptême qui a fait de vous les sœurs et frères du Christ

Le pain et le vin feront de nous les invités à la Table du Christ 

La lumière du cierge pascal dit votre identité : lumière, à cause et à la suite du Christ.

 

Que nos vies soient mémoire du Christ en actes.

Acceptons le rendez-vous du Christ en Galilée, c’est-à-dire loin de tous nos replis frileux

Car Christ, notre espérance, est ressuscité

Alleluia. 

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 07:31

Du mercredi des cendres

au dimanche de Pentecôte 2024:

Sous le signe de l’Arc en ciel,

L’appel à la sainteté

Appelées et envoyés par Jésus Christ

Du dimanche de Pâques au dimanche de Pentecôte, nous célébrons la fête du salut du monde en Jésus Christ.

Les évangiles des quatre premiers dimanches de Pâques nous invitent à passer de la peur à la paix, de l’incrédulité à la foi. Marie-Madeleine, Simon-Pierre, Thomas, l’ensemble des disciples ont fait ce passage.

Pour chacun ce passage est d’abord initiative du Christ qui s’approche : c’est lui qui vient au-devant de ses amis. Mais il rencontre le doute, car les frontières de la foi et de l’incroyance passent en chacun. Alors, après que des signes aient été donnés, peut arriver le temps de la reconnaissance. Enfin la mission confiée est renouvelée.

Jésus le Christ se révèle ainsi berger de son peuple. Lui qui est venu affronter la souffrance et la haine, ne mène pas ce combat en solitaire, mais nous convie à y prendre notre part.

Les premières lectures, tirées des Actes des Apôtres, nous parlent de ces premières communautés qui traduisent leur foi dans ces exigences d’unité, de solidarité, de conversion et de témoignage jusque devant les tribunaux.

C’est donc bien de notre vocation dont il est question ces dimanches.

Vocation qui est d’abord initiative du Père qui veut rassembler ses enfants.

Vocation qui nous est transmise par le Christ qui vient vers nous.

Vocation qui se réalise grâce au don de l’Esprit saint.

Le Seigneur Jésus, Maître et Modèle divin de toute perfection, a prêché cette sainteté de la vie… à tous et à chacun de ses disciples, quelle que soit sa condition: "Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait"(Mt 5, 48). En effet, il envoya à tous le Saint-Esprit qui les incite intérieurement à aimer Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme, de tout leur esprit et de toutes leurs forces, et à s'aimer les uns les autres…
Il est donc clair que chacun des fidèles, peu importe son état ou son rang, est appelé à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité. Au reste, par une telle sainteté il contribue à rendre plus humaine la manière de vivre dans la société terrestre elle-même.
                      Vatican II, L’Eglise n°40


 

Ces 5° et 6° dimanches de Pâques nous proposent le verbe AIMER.

Mais pas simplement en paroles ou discours ! En actes et en vérité ! C’est ainsi, ose dire S Jean, que nous connaissons Dieu ! Il nous propose ainsi un chemin de vie et de sainteté chrétiennes.

De son coté, Jésus nous invite à demeurer en Lui, la vraie vigne, à demeurer en son amour, pour nous aimer les uns les autres et porter du fruit. A la mesure du verbe AIMER s’appréciera toute l'aventure postérieure des disciples du Ressuscité. Ainsi, l'Esprit envoyé «au nom » de Jésus reçoit pour tâche principale de nous ramener et de nous retenir dans la mémoire des paroles du Seigneur.

 

En aimant dans notre vie quotidienne, en gardant en mémoire le commandement du Seigneur et en le vivant, nous actualisons dans nos pratiques sociales le Salut que nous proclamons. Le risque que courent les Chrétiens, est de devenir amnésiques de la Croix et du chemin du Christ.

Aussi font-ils mémoire :

*mémoire dans le culte et l’Eucharistie de la relation nouée avec Dieu, qui aujourd'hui poursuit son œuvre. Si cette mémoire défaille, nous ne saurons plus d’où nous venons, ni où nous allons. Question d’identité.

*mémoire qui s’inscrit dans des pratiques concrètes : Aimez-vous comme je vous ai aimés. Il ne s’agit pas uniquement d’imiter, mais de laisser Dieu poursuivre son œuvre en nous pour permettre à d’autres d’en bénéficier. Si cette mémoire défaille, nous oublierons le Dieu de l’Incarnation. Question d’identité.

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 07:29

Quand une trahison devient don

Lire la Passion en Jean, c’est suivre le Christ, lui qui a fait d’une trahison un don.

 

Jésus, le jeudi soir, prend du pain et le donne à ses disciples :

Ceci est mon corps donné pour vous.

Signe du don de sa vie.

Et le donner sous forme de nourriture, c’est faire que les disciples le reçoivent totalement.

 

Mais le corps de Jésus avait déjà été vendu. Un marché avait eu lieu entre Judas et les chefs des prêtres. Un homme était devenu une marchandise.

Anticipant cette trahison, cette vente, Jésus l’avait transformée en un don pour tous.

Il s’est risqué en se remettant entre les mains de ses disciples.

 

Mais il va encore plus loin.

Il prend la coupe et dit  Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang,

au moment où sa communauté est en cours de désintégration, où plus personne ne sait où il va, où le reniement et la fuite vont devenir monnaie courante.

Acte d’espérance de Jésus au moment de la crise la plus grave intervenue dans la relation, dans l’alliance entre Dieu et l’humanité : Dieu était venu nous dire son amour et nous avons répondu non.

 

Confronté à notre refus, atteint par notre violence, le Christ a porté jusqu’au Père ce que nous sommes.

Et lorsque le Crucifié revient vers ses disciples et montre ses plaies, ce n’est pas pour dresser une liste de reproches, mais pour dire ce qu’il a fait avec le pire de l’humanité : des marques en son propre corps. La réponse de l’humanité est gravée en Lui, et a trouvé place en Dieu : signe de son attachement total et irrévocable à l’humanité et au monde.

 

La Pâques du Christ révèle notre difficulté à répondre à l’amour de Dieu.

Mais cette même Pâques nous dit que Dieu et son Christ trouvent des passages dans des voies sans issue et peuvent renverser toutes nos trahisons, reniements et lâchetés.

 

Par le don de son corps, Christ m’appelle à ne jamais désespérer totalement de Dieu, de Lui, des hommes et de moi-même.

 

Toi qui t’es laissé atteindre par notre violence,

Toi qui as subi la marchandisation de l’homme,

Toi qui es allé au rendez-vous des exclus et des recalés de l’histoire,

Christ, souviens toi de la chair en laquelle tu naquis.

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29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 07:17
Ce soir nous célébrons le repas pascal

*Ex : repas qui fait mémoire de la sortie d’Egypte

passage vers la liberté   passage pour faire un peuple

pas un repas pour manger (pas de chaise, habillé en marcheur avec le bâton, en hâte) mais repas des voyageurs qui avant de partir prennent des forces

repas qui nous rappelle aussi que toute vie est faite de passages, de traversées, d’appels à la liberté

depuis que nous sommes passés du ventre maternel au jour, nous passons : passer de l’enfance à l’ado, de l’ado à l’age adulte, passer d’une classe à l’autre, passer d’une année à l’autre, passer toujours passer,…

 

Célébrer le repas pascal, le repas du passage aujourd'hui

  *c’est prendre Jésus comme 1er de cordée, comme guide

    c’est décider d’être suiveur du Christ

    de celui qui se fait serviteur, domestique

    il nous convie au service du frère

 

  *c’est partager le repas du S non comme une récompense ou une gourmandise

    mais comme provision pour la route

   l’Eux est un repas d’adieu puisqu’elle précède la mort de J

   J nous convie à cette route : passer la mort avec lui pour aller vers la vie de D

 

  *c’est donc accepter de quitter, de mourir à un groupe, un lieu, un age, à une habitude

   c’est refuser d’être des gens du passé, de la nostalgie, du repli

   J nous convie à l’aventure

 

Célébrer le repas pascal c’est chaque jour percer de toutes nos forces des passages dans les murs dressés entre les hommes : murs de haine, de mépris, d’injustice, d’intolérance, d’exclusion

Célébrer en vérité le repas pascal c’est bâtir la fraternité et l’humanité

 

Oui au-delà de ce soir, au-delà de ce repas, au-delà de cette célébration, souvenons-nous

Si nous marchons sur les pas de celui qui s’est agenouillé devant ses disciples

Si nous marchons sur les pas de celui qui s’est abandonné au Père

Si nous marchons sur les pas de celui qui a refusé de jeter la première pierre

Si nous marchons sur les pas de celui qui a tendu la main au lépreux

Si nous marchons sur les pas de celui qui mange à la table des pécheurs

Si nous marchons sur les pas de celui qui dit l’homme plus grand que le sabbat

Si nous marchons sur les pas de celui qui porte sa croix

Si nous marchons sur les pas de celui qui a rompu le pain, signe de sa vie donnée

Si nous marchons sur les pas de celui qui a fait passer la coupe, signe de l’Alliance

Nous marchons peu à peu vers le monde à venir

Nous marchons nuit et jour, dans le soleil ou le brouillard, vers la terre promise

 

Célébrer le repas pascal c’est accepter  d’inventer dans nos vies des passages, pour que les Ecritures s’accomplissent :

c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.          Faites cela en mémoire de moi.

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24 mars 2024 7 24 /03 /mars /2024 13:56
Ce matin, lire le texte de l’Evangéliste Marc, c’est entendre 5 verbes pour une Passion, c'est-à-dire un amour et une fidélité :

Arrêter   Abandonner   Condamner   Exécuter   Enterrer.

 

5 verbes qui ont mené Jésus au bout de l’amour et de la vie.

5 verbes que les hommes transforment en souffrance, en haine, en division.

5 verbes qui continuent aujourd’hui, d’une actualité malheureuse ; qui font du Christ Jésus, l’un de ces millions d’hommes et femmes réduits au silence, à moins que rien, à la mort.

Arrêté,  abandonné,   condamné,   exécuté,   enterré.

 

Arrêté, il ne livre pas bataille, il se livre, acceptant d’être malmené.

Disciples du Passionné sommes nous chaque jour du coté de ceux qui brisent les engrenages de l’injustice, de la trahison, de la haine ? 

 

Abandonné par ses proches, il s’abandonne au Père, il s’abandonne aux hommes.

Disciples du Passionné  sommes nous chaque jour du coté de ceux qui luttent contre l’hypocrisie, l’infidélité, la défiance ?   

 

Condamné dans un simulacre de procès, il se tait.

Disciple du Passionné sommes nous chaque jour du coté de ceux qui n’utilisent pas les autres comme objet ou jouet pour faire avancer des causes ?

 

Exécuté à la manière des esclaves, il montre jusqu’où peut aller l’amour que Dieu nous porte.

Disciples du Passionné sommes nous chaque jour du coté de ceux qui font surgir de l’amour dans la souffrance, le non sens, la haine et la mort ?  

 

Enterré à la sauvette, dans un tombeau qui n’est pas le sien, réduit au silence, devenu cadavre, le Fils unique entre dans le silence de Dieu.

Disciples du Passionné sommes nous chaque jour ses porte parole pour des paroles d’espérance qui font ressusciter ?   

 

Si ce matin, nous avons lu ce texte de l’Evangéliste Marc, c’est que nous croyons que la mort n’est pas la fin de la Passion du Christ. Sa Passion était telle que la mort n’a rien pu lui prendre. Il avait déjà tout donné !

 

Alors Toi, le Passionné qui surgit de la mort,

Donne nous ta Passion.   

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 10:09

 

Les Evangélistes ne nous ont pas écrit une biographie de Jésus, ni dressé son portrait psychologique. Mais ils témoignent de l’attitude de Jésus en particulier dans ses rencontres, ses enseignements, sa pratique de la Loi, son existence quotidienne.

Je vous propose donc de suivre un guide confirmé en la personne de Marc.

Parcourons son Evangile et relevons les éléments qu’il nous donne.

 

J’y ajouterai ici où là un renvoi aux autres Evangiles marqué >>>

 

1-Le choix de ses disciples

1,16-20   2,13-14

Il appelle derrière lui, pour un métier ‘inconnu’ pêcheur d’hommes  Et ils suivirent

Il appelle à quitter métier, habitation, biens et famille pour devenir itinérant avec lui.

C’est lui qui ouvre la marche (10,32)

3,13-19 (6,7) Il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer…

Jésus se présente comme un Maitre qui choisit et appelle ses disciples. On ne choisit pas d’être avec lui (5,18).  >> Jn15, 16 ce n’est pas vous qui m’avez choisi…

Il invite à la liberté face à la généalogie et aux liens du sang, liberté aussi de suivre et s’attacher.  

Jésus invite à des liens nouveaux dont l’origine est une parole à laquelle on répond.

 

2-Son activité de guérisseur

1,41 Pris de pitié devant le lépreux, Jésus étendit la main et le toucha

Il répond aux attentes des gens simples et sa bonté (et ses gestes interdits) manifeste sa proximité. Il manifeste une puissance qui, par le recul de la maladie, est un signe (cf. 2,9-12).

Il se manifeste comme libérant du mal et des exclusions.

2,5 Il ose même aller plus loin : il pardonne les péchés, voyant la foi. Il ne s’enferme pas dans une comptabilité légaliste, mais relève, tourne vers l’espérance et envoie. 

1,23 Il entre aussi en conflit avec l’esprit mauvais et rend l’humanité aux possédés. Il délivre des puissances extérieures qui tourmentent et déshumanisent.

5,1-20  7,24-30  Son activité ne se limite pas au territoire juif. Il va en terre païenne et y guérit.  Les païens eux aussi bénéficient de son action contre la maladie et les démons.

Jésus est libérant du mal sous toutes ses formes, mais aussi des frontières et des étiquettes.  

 

3-Les transgressions du sabbat

1,21  2,23-28  3,1-6

Ses désobéissances à la Loi entrainent des oppositions. Mais Jésus indique le sens de son activité contestataire. Il rappelle la liberté prise par David et remet le sabbat dans la perspective de la vie humaine. Marc mentionne sa colère (3,5) devant l’endurcissement des cœurs, c'est-à-dire devant le renversement des priorités sous prétexte d’honorer Dieu.

Son combat est pour l’homme (concret) et pour Dieu.

 

4-Son indépendance face à l’engouement des foules

1,37-38   11,1-11  (cf. 6,45-46   8,9)

S’il est proche des petits et de la foule, il n’en est pas prisonnier, ni ne sert d’eux. Il ne cherche pas à être bien vu, populaire, et met même en garde ses ‘followers’ (8,34-38) : marcher derrière lui, c’est renoncer à soi, prendre sa croix, perdre sa vie pour la sauver.

Comme slogans publicitaires, on fait mieux.

Plusieurs fois nous voyons Jésus s’esquiver, craignant des malentendus ou recherchant silence et solitude pour prier. >>> Jn 6,15

 

5-Ses fréquentations douteuses

2,15  Jésus fréquente les gens de mauvaise réputation : collecteur d’impôts voleurs et collaborateurs, pécheurs, malades, petites gens, païens,… « s’il partage leurs habitudes, c’est qu’il est pécheur comme eux. Aucun homme croyant n’oserait vivre ainsi ! »

Mais Jésus indique le sens de son action : le médecin fréquente les malades.  Il n’a peur ni des infréquentables, des intouchables,  ni de la réputation que cela lui fait.

 

6-La relativisation de certaines pratiques

2,18 le jeûne

7,1 se laver les mains

Après le non respect du sabbat, voila que la contestation de l’origine divine de ces observances (avec l’appel au prophète) envenime les relations avec les scribes et les pharisiens. Nous y reviendrons.

 

7-Les liens familiaux

3,21  3,31-35  6,1-6

Sa famille prétend qu’il a perdu la tête. Lui n’est pas esclave des liens du sang : sa famille ce sont ceux qui écoutent et font la volonté de Dieu.

Jésus n’est ni d’une famille, ni d’un groupe, ni d’un village ; il est de Dieu (1,1 ; 1,11 ; 15,39 ; 16,19)

C’est aussi, ce détachement qu’il a demandé à ses disciples (10,28-30)

 

8-Une attention spéciale aux enfants

Si des parents viennent demander guérison pour leurs enfants (juifs 5,21et 9,17 ou païenne 7,24), Jésus par deux fois, présente les enfants à ses disciples comme des signes d’accueil de lui-même ou du Royaume (9,36  10,13)

 

9-Un libre rapport à la Loi

Si Jésus tient nombre de pratiques pour humaines (7,1 lavage de mains, 7,9 la pratique corbane , 7,15 les interdits alimentaires,10,1 le divorce), c’est que la Loi a deux exigences : l’amour de Dieu et du prochain (12,28-34). A cette aune seule, se mesure la fidélité à la Loi.

Cette pratique de Jésus transgresse la lettre par amour de Dieu et du prochain. 

>> Mt 5-7 : les Béatitudes, la relecture de la Loi, les conseils sur l’aumône, le jeûne ou la prière, expliquent la règle de conduite de Jésus.

Et comme dans l’ultime Béatitude ou dans la parabole du jugement dernier (Mt 25), suivre Jésus à son appel et ses conditions, est l’ultime accomplissement de la Loi pour  la vie éternelle (10,17-22)  

 

10-Un faible intérêt pour le Temple  13,1-2

Une critique du trafic qui s’y passe  11,15-17

Mais une admiration sans borne pour un fait qui s’y passe et que nul autre que  lui n’a vu  12,41-44

 

11-Une liberté de parole

Pour oser prendre la place de Dieu   2,5

Pour parler du royaume avec les mots de tous les jours  4,1-34

Pour appeler à sa suite 10,21

Pour proposer une manière de vivre  10, 42-45

Pour remettre en place les autorités religieuses   12,1-12

 

12-A cause de sa prétention à pardonner les péchés 2,8  

                         ses fréquentations  2,15

                         son attitude face au Sabbat 2,24  3,1  aux pratiques  7,1

les relations sont tendues avec les scribes qui l’accusent d’être possédé par le diable  3,22-30

lui demandent un signe et sont déboutés   8,11-13

lui tendent des pièges 10,1-2   12,13-17

Et même les sadducéens ne craignent pas le ridicule  12,18-27

Jésus fréquente les groupes religieux, mais tient pour nulle leur autorité qui interprète la Loi et fait peser des fardeaux sur les petits

Mais il se laisse toucher par la demande d’un chef de synagogue pour sa fille  5,22 et même remarque la proximité du Royaume pour un scribe 12,28.

>> En Jn 3 il a une passionnante discussion avec Nicodème notable pharisien.

Ce conflit est pour Jésus le souci des petits et la liberté de Dieu.

Mais lors de ces échanges, ses adversaires posent la bonne question :

11,27-33  par quelle autorité fais tu cela ?

Déjà Marc avait noté les réflexions de ses contemporains

1,21-28 On était frappé par son enseignement car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. (cf. 6,1-5)

Jésus déroute, irrite et contraint à prendre parti. Ce qu’il dit commente ce qu’il fait. 

 

13-Face à la mort

Jésus a commencé à parler de son itinéraire en perspective de sa mort.

8,31 il parle de souffrance pour la première fois, de rejet par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, c’est-à-dire par les notables, l’aristocratie religieuse et les savants, d’être tué sanction radicale et après trois jours et se lever.

Après un questionnement sur son identité (8,27-30) et l’invitation à se taire, Jésus raconte un parcours et le dit ouvertement. D’où la réaction de Pierre pour qui le parcours indiqué ne correspond pas à ce qu’il mettait sous le titre de Christ. Pierre est le Tentateur et Jésus dit adhérer aux pensées de Dieu.

9,30 Une deuxième fois Jésus annonce son parcours mais a du mal à se faire entendre.

10,32 Une troisième fois sont énoncées les diverses actions que va subir le fils de l’homme. Mais les disciples parlent d’autre chose.

14,8 au cours du repas chez Simon le lépreux, Jésus fait une lecture originale du gaspillage du parfum. Il l’interprète comme signifiant sa mort : un parfum perdu pour un corps perdu.

14,18  l’un de vous va me livrer. Ce n’est pas la trahison qui est envisagée, mais la manipulation, la vente à la suite d’un marché et le passage de main en main au quel Jésus sera soumis à partir de son arrestation.

14,22-25 Jésus prend du pain, rend grâce à Dieu de ce don, le partage et le donne ; il invite à prendre et sa déclaration ceci est mon corps le dépossède de son corps.

De même la parole sur la coupe transforme l’acte de marchandisation en don.  

Comme le parfum, le pain et la coupe interprètent sa mort par anticipation.

Jésus est un don pour ses disciples, une alliance pour la multitude, plus qu’une marchandise pour le livreur et les meurtriers.

 

14-Face au Grand Prêtre et à Pilate

En réponse à leurs questions sur son identité, Marc insiste sur le silence de Jésus. Comme si cela était hors du débat conduit par ces deux autorités.

Ce n’est pas là que doit être débattue la question de son identité.

 

15-L’impression sur ses contemporains 

1,21-28 On était frappé par son enseignement car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.

6,1-5 d’où cela lui vient-il ?

11,27-33  par quelle autorité fais-tu cela ?

Jésus adopte une attitude qui conteste la fonction qu’on faisait jouer à la Loi.

Sa prédication destinée à tous, son activité de guérisseur, sa proximité, son annonce du pardon des péchés, manifestent une « autorité » qui annonce le règne de Dieu.

Et ce n’est pas une attitude craintive que l’on a face à lui.

Ce terme d’autorité, nous pourrions le traduire par « homme libre », confirmée par le comportement de ses opposants, l’admiration des foules ou l’attachement de ses disciples.

Jésus dans l’Evangile nous est donc tout à la fois donné et voilé.

L’étonnement est notre réaction face à cette présence, c’est ce que ses contemporains mettaient sous le terme de « prophète ». (6,15 ; 6,4)

Etait prophète celui sur qui reposait l’Esprit de Dieu. Et Marc nous indique (1,10) que l’Esprit

descend sur lui et nous rapporte l’accusation (3,22-30)  portée contre Jésus de chasser les démons par l’autorité de Beelzéboul.

Prophète par sa fidélité à sa mission, par sa liberté, par l’annonce d’exigences, par son sens de Dieu.

Prophète habité par l’Esprit.

Et ce sera bien comme faux prophète qu’il sera condamné dans le procès religieux (14,63-65).

>>> en Luc 24 c’est par ce terme que les disciples sur la route d’Emmaüs décrivent Jésus.

Sa mort signifiait que les autorités religieuses avaient raison.

 

16-L’annonce du matin, le premier jour de la semaine

16,6  Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé.  Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.”

Le corps du supplicié a un nom : Jésus de Nazareth. Le mode de sa mort est rappelé et non son état de mort, car il s’est réveillé. Et pour les femmes il s’agit d’aller et de dire.

Jésus précède les disciples. Une annonce est à mettre en œuvre : aller pour le voir.

Ce matin-là en s’imposant aux disciples incrédules, la résurrection signifie que Dieu approuve sa parole, son attitude, sa liberté.

Ni ses contemporains, ni ses disciples, ni ses adversaires, n’ont séparé les actes de Jésus de ses paroles. Son attitude se fonde sur son attitude filiale.

Marc est le seul à rapporter à Gethsémani, la parole de Jésus Abba (14,36) et à mettre dans sa bouche dès le Ch. 1   Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. (v 38).

 

 

Jésus rend libre

Le mot théologique pour dire cela est : rédemption.

L’homme enfermé dans le péché est sauvé par la mort et la résurrection de Jésus le Christ.

Jésus apporte pardon, réconciliation et vie à l’humanité.

 

Souvenons-nous : dans ses controverses, ses attitudes, Jésus prend en compte l’homme concret, ouvre à l’avenir, guérit, redresse, envoie. Il ne partage pas le point de vue de ses contradicteurs : le souci de la Loi et de son application. Car Dieu et l’homme sont piégés dans ce système ; ils se trouvent même à devenir ennemis ; et poussant au XXI° siècle, j’ajoute que cette logique va jusqu’à pouvoir assassiner pour la gloire et l’honneur de Dieu !

Jésus libère d’une image de dieu.

Un dieu requis au service d’intérêts particuliers

Un dieu garant des oppositions entre les hommes

Un dieu caution d’injustice, d’oppression, de haine et de mort

Une idole sans cesse reconstruite depuis le veau d’or.

 

Jésus rend libre

Le mot théologique pour dire cela est : rédemption.

L’homme est enfermé dans le péché et Jésus proclame le pardon et invite au pardon.

 

Souvenons-nous de ce qu’il dit au paralytique de Capharnaüm.

Mais arrêtons-nous en 11,25 : Et quand vous êtes debout, en train de prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez lui, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes.

Lorsque l’on est debout à prier, on ne doit pas oublier ce que l’on a à faire à l’horizontale : double relation encore une fois signalée.

Cet acte risqué brise le cercle vicieux, l’engrenage du mal, afin qu’il n’ait pas le dernier mot.

Acte d’espérance et d’avenir.

Jésus libère d’une logique qui porte la mort.

Nul n’est définitivement enfermé dans la haine

Nul ne doit faire sienne la logique de l’adversaire

Nul ne peut prendre parti du destin que tisse le péché.

 

La liberté à laquelle nous invite Jésus est d’être créateurs et responsables

Créateurs de notre histoire et responsables de notre histoire

A la seule mesure de l’amour de Dieu et du prochain.

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